Classification des instruments de soutien PV actuels

En résumé

La couverture du risque de marché pour les systèmes photovoltaïques a été jusqu’à présent réalisée principalement par l’autoconsommation. L’autoconsommation, qui ne paie ni le prix du réseau ni celui de l’énergie, réunit les conditions nécessaires à l’amortissement d’un système photovoltaïque.
Cependant, étant donné que la transition énergétique dépend essentiellement des installations de la production pure, les instruments de soutien ne vont pas assez loin.


Instrument de soutien 1 : le rétribution unique RU

Le RU couvre environ 20 % des coûts d’investissement d’une installation photovoltaïque. Cela signifie que 80 % sont toujours exposés à des risques de prix de marché complets. Cela fonctionne très bien pour les plantes à autoconsommation.

Cela ne fonctionne plus pour les grandes usines de production uniquement, car des tarifs imprévisibles conduisent inévitablement à une installation imprévisible.
Un exemple :
Avec des coûts de production de 9 c/kWh pour une grande installation, le tarif de rachat devrait être en moyenne de 7.2 c/kWh sur la durée de vie de l’installation pour qu’elle soit amortissable – sans rémunération du capital.


Instrument de soutien 2 : les enchères prévues

Il est prévu de mettre au concours chaque année un total d’environ 100 MWc de photovoltaïque. Toute personne/entreprise/fournisseur d’électricité peut soumettre des projets d’installations aux enchères, et les offres les moins chères (c’est-à-dire Fr/kWc) se verront attribuer le contrat (les autres peuvent toujours postuler au RU). Pour les installations qui obtiennent le contrat, jusqu’à 60% des coûts d’investissement sont alors subventionnés.
Mais là encore, les 40 % restants doivent être gagnés par la vente d’électricité, et sans couverture de ce risque, les investisseurs ne sont pas incités à investir dans des centrales de production d’énergie renouvelable.
Il faut donc s’attendre à ce que les principaux soumissionnaires de ces enchères soient des fournisseurs de base qui a) ont une plus grande solidité financière, b) peuvent injecter l’électricité dans le système de distribution de base et c) peuvent amortir les pertes éventuelles en raison de leur solidité financière.
Les coopératives solaires et les individus, en revanche, ne disposent d’aucune de ces options. Un terrain de jeu équitable serait absolument nécessaire ici.
En outre, les installations ainsi subventionnées seraient déjà rentables à des prix de marché supérieurs à 3.6 c/kWh. Si le prix du marché devait augmenter au cours des 20 prochaines années, ces centrales seraient au mieux “dorées”, ce qui ne serait pas dans l’intérêt de l’utilisation la plus judicieuse des fonds publics.
En outre, dans le pire des cas, les projets qui n’ont pas obtenu de contrat ne seraient même pas réalisés. Mais même ceux-ci ont déjà été entièrement planifiés – avec les efforts et les coûts correspondants. En outre, en Suisse, de grandes centrales solaires ont été / seront construites principalement sur des bâtiments. Ces systèmes sont généralement construits dans le cadre du cycle normal de renouvellement des bâtiments, ce qui signifie qu’un toit qui n’a “pas obtenu de contrat” restera “en jachère” pendant les trente prochaines années – ce qui ne peut être dans l’intérêt d’une transition énergétique rapide et peu coûteuse.